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La signification de la parole du Très-haut: «Le report d’un mois sacré à une autre date n’est qu’un surcroît d’impiété…»

Question: 165970

Comment comprendre le report évoqué dans les deux versets 37 de la sourate 9? Quelle sorte de report existait-elle dans la péninsule arabique avant son interdiction par l’islam?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges àAllah

AllahTrès-haut dit: Le report d’un mois sacré à une autredate n’est qu’un surcroît d’impiété et ne contribue qu’à égarer davantage lesnégateurs. Ils le déclarent profane une année, puis l’année suivante ils ledéclarent sacré, prétextant qu’ils veulent être en accord avec le nombre demois que Dieu déclare sacrés. Ils ne se rendent pas compte qu’ils déclarentlicite ce que Dieu a interdit ! Et c’est ainsi que leurs méfaits leurapparaissent pleins d’attraits ; mais Dieu ne guide point les négateurs! (Coran,9:37).

Unedivergence de vues oppose les ulémas à propos du sens du report évoqué dans ceverset. Elle a donné lieu à plusieurs avis dont voici les plus répandus:

Le premier: ils remplaçaient certains mois sacrés par d’autresqu’ils déclaraient sacrés et en déclaraient d’autres profanes au besoin.Cependant, ils n’augmentaient pas le nombre des mois lunaires. Ils annulaientle caractère sacré de Muharram et permettaient d’y faire la guerre vu lalongueur, selon eux, du temps d’interdiction de la guerre qui durait autrementtrois mois successifs (Dhoul Qaada,Dhoul Hidjdja et Muharram).Il déclarait Safar sacré à la place de Muharram.C’était comme s’il l’empruntait puis payaient plus tard.

Voilà laforme du report la plus juste, la plus répandue et la plus conforme au sens duverset, d’après les précisions données par un groupe des ancêtres pieux. C’estce qui est choisi par Ibn Kathir et d’autres ulémasconfirmés parce que cette explication concorde avec la parole du Très-haut:Ils le déclarent profane une année, puis le déclarent sacré l’année suivante.et Sa parole : prétextant qu’ils veulent être en accord avec le nombre de moisqu’Allah déclare sacrés. C’est cette forme que Cheikh Ibn Outhaymine(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a retenue dans son explication duterme ‘report’ mentionné dans le verset.»

Le deuxièmeavis: ils déclaraient chaque année Muharram et Safar profanes et appelaient les deux mois ‘les deux Safar’. L’année suivante ,ilsreconduisaientla même mesure etappelaient les deux mois ‘les deux Muharram’. C’est une étrange forme dureport, d’après les dires d’al-Hafez Ibn Kathir.

Letroisième avis: ils désacralisaient Muharram etmaintenaient le caractère profane de Safar, en cas denécessité, et lui substituaient Rabii. L’imam Ahmad arécusé cet avis.

Quant à laforme de report pratiquée dans la péninsule arabe antérieurement à l’avènementde l’islam et que cette religion a bannie, Ibn Kathir(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) en a dit:«L’imam, Muhammad ibn Isaac, a évoqué le sujetdans son ouvrage biographique ‘sirah’ en des termes àla fois veaux et fort utiles.

Le premierà avoir pratiqué le report des mois chez les Arabes et en a déclaré profane cequ’Allah avait décrété sacré et déclaré sacré ce qu’Allah le Puissant etMajestueux avait jugé profane fut al-Qalaamus, de sonvrai nom Houdhayfah ibn Abdou Moudrika,Fouqaym ibn Ady ibn Amer ibn Thalabahibn al-Harith ibn Malickibn Kinanah ibn Khouzaymahibn Moudrika ibn Ilyaas ibnMoudhar ibn Nizaar ibn M’aad ibn Adnaan. Son fils, Abbad, prit le flambeau après lui. Il fut, à son tour, succédépar son fils,Qala’ ibn Abbad puis sonfils Oumayssa ibn Qalaapuis le fils de celui-ci, Awf ibn Oumayyapuis son fils à lui, Abou Thoumamah, Djanada ibn awf, le dernier quiveillait à la pratique lors de lavenuede l’islam.

Quand lesArabes achevaientleur pèlerinage, ils se rassemblaient chez lui. Il leur adressait uneharangue danslaquelle il déclarait Radjab, dhoulQaada et Dhoul Hidjdjasacrés etdésacralisait Muharram pour une année et le remplaçait par Safarqu’il déclarait profane au cours d’une autre année sous prétexte de seconformer au nombre de mois jugés sacrés par Allah. Ainsi rendait il profane cequ’Allah avait déclaré sacré; c’est-à-dite qu’ilrendait en fait sacré ce qu’Allah avait déclaré profane.

Leur poète,Oumayr ibn al-Qays, connusous le nom Djazal at-ta’aan,s’enorgueillissant de la pratique, dit:

Maadsait que mon peuple sont

desgens généreux qui se comportent comme tels

Ne sommes-nouspas ceux qui, pour Maad,

rendons lesmois profanes sacrés?

Y-t-il desgens qui peuvent éterniser leur souvenir autrement que par des actes?

Lequel desgens (les nôtres?) ne sait pas tenir des brides?

Voir al-adhb al-mounir min madjalissi ach-chinquit fi at-Tafsir (5/439); le Tafsir d’Ibn Kathir(4/144) et suivant et le Tafsird’at-Tabari,14/235).

Allah Très-hautle sait mieux.

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