J’ai expliqué à l’un des frères le jugement du port de vêtements trop longs et la menace dont il, est l’objet et qui l’assimile à un péché majeur. Le frère en question a été convaincu grâce à Allah Très-haut et l’entrevue a pris fin. Ensuite, le frère a discuté avec un autre qui a suscité une objection qui l’a jeté dans la perplexité. Il m’a demandé des réponses rassurantes. Je lui ai dit que je ne donnerais pas une réponse personnelle mais je vais m’en référer à des spécialistes issus des maîtres et des cheikhs.
Les objections sont :
1. Il a été rapporté que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a vu un homme vêtu d’un vêtement trop long et lui a dit : pourquoi ne prends-tu pas exemple sur moi ? Ils disent que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) n’a rien interdit à son interlocuteur et ne l’a pas chassé. Ce qui indique, selon eux, que l’interdiction et les menaces citées dans les hadiths doivent être interprétées comme une préférence de s’abstenir du port de vêtements trop longs ou la réprobation de cela.
2. Ils tirent des arguments des deux attitudes suivantes : on a rapporté qu’ibn Massoud (P.A.a) portait un pagne trop long. Quand le lui reprocha, il dit : Mes jambes sont minces et je sers d’imam aux gens . Il a été rapporté que Mouammar a dit : j’ai reproché à Ayoub le port d’un vêtement trop long et il m’a dit : Dans le passé c’est la longueur du vêtement qui attirait les regards. Aujourd’hui, c’est le retroussement du vêtement qui est à critiquer. » Ils disent que si le port de vêtements trop longs était interdit, Ibn Massououd et Ayoub ne l’auraient pas fait.
3. Ils disent : comment comparer le port de vêtements longs à la consommation du vin, par exemple, en les insérant dans les péchés majeurs ?
4. Ils disent que la majorité des ulémas soutient que le port de vêtements trop longs est réprouvé… Je ne sais pas d’où ils sont allés chercher cette idée ?
5. Dans l’histoire relative au martyr d’Omar (P.A.a) on dit : un jeune homme arriva et dit : sois rassuré, ô Commandeur des croyants ! Car Allah a fait de toi l’un des compagnons du Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui), et t’a permis de rendre à l’islam les services que tu sais. Puis quand tu as reçu le pouvoir, tu l’as géré justement. Puis tu finis par subir le martyr. Il (Omar) dit : J’aurais souhaité qu’il n’y eût que cela et que je reparte sans devoir rien à personne et sans que personne ne doive rien.
Quand le jeûne allait repartir, on se rendit compte que la partie inférieure de son pagne traînait sur le sol. Il (Omar) dit : faites revenir le gosse ! Puis il lui dit : « Neveu ! Diminue la longueur de ton vêtement car c’est plus à même de le garder propre et de vous conformer à la crainte de ton Maître. Ils disent cette histoire signifie que notre seigneur Omar (P.A.a) ne cessait d’ordonner le bien et de condamner le mal même quand il avait affaire avec un jeune garçon et même quand l’acte dénoncé n’était que réprouvé. Il se conformait ainsi à une pratique habituelle chez les compagnons (P.A.a). Il se peut encore qu’il vit quelque chose dans le cœur du jeune ou dans son état qu’on ne pouvait enlever qu’en l’amenant à diminuer son vêtement.
6. Ils disent que le martyr est sans doute admis d’office au paradis. Pourtant il peut être de ceux qui avaient l’habitude de porter des vêtements jugés trop longs. Comment pourrait-il s’exposer à la menace citée dans les hadiths en ces termes jeté en enfer et Allah ne leur parlera pas et ne les regardera pas au jour de la Résurrection et ils seront durement châtiés tout en faisant partie des gens à recevoir au paradis?
7. Il a été reçu de façon sûre que le Siddiq (Abou Baker) (P.A.a) dit au Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) : Mon pagne se détache mais je m’en occupe.. Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) lui dit : Tu n’es pas de ceux qui affiches un comportement vestimentaire ostentatoire. Ils disent que ce hadith indique que la menace proférée dans les hadiths vise uniquement ceux qui adoptent un comportement vestimentaire ostentatoire. J’espère au nom d’Allah recevoir une réponse exhaustive afin de soulager et de rassurer notre frère et d’autres. Puisse Allah vous récompenser par le bien.
Réfuter les propos de celui qui dit que le port de vêtements trop longs n’est interdit que s’il se fait de manière ostentatoire
Question: 72858
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louangesà Allah
Premièrement,il faut expliquer deux choses avant de répondre à vos questions. La premièreest que la question de la longueur jugée excessive des vêtements relève desquestions faisant l’objet d’un effort d’interprétation personnelle au sujetdesquelles il y a une divergence au sein des musulmans. La plupart d’entre eux soutient que cela n’est interdit que quand il repose sur unemotivation ostentatoire. Leurs propos ont déjà été cités dans le cadre de laréponse donnée à la question n° 102260.
Nousdevons soumettre tout objet de divergence au Livre et à la Sunna pour connaitre ce qui est juste et ce ne l’est pas. En effet,Allah Très-hauta dit : Ôles croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vousqui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que cesoit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jourdernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement).(Coran, 4 :59).
Si la question se présente telleque décrite plus haut, il n’est pas permis de condamner l’avis contraire ausien car celui qui l’a adopté n’a pas violé un texte clair ni un consensusconnu de tous. Cela étant, celui qui n’a pas la compétence permettantd’examiner les avis des ulémas et de déclarer celui qui reste le mieuxargumenté et se contente de suivre un groupe d’ulémas pour la confiance qu’ilplace en eux ou en raison de l’importance d leur nombre ne doit pas êtrecondamné. De même celui qui est assez compétent pour connaître l’avis le mieuxargumenté et le choisit ne doit pas non plus être condamné.
S’agissant des questionssusmentionnées, chaque musulman doit se contenter d’appliquer ce qu’il croitjuste comme le dit l’un des ancêtres pieux : a bien fait celui quis’en tient à ce qu’il a entendu . Il n’est pas permis de faire de cesquestions une source de querelles et de tiraillements au point que chaque foisque les gens se trouvent dans une assemblée ils se mettent à se quereller surces questions et à se condamner mutuellement et à s’en vouloir à l’autre.
Rienn’interdit la discussion, le dialogue et les échanges sereins menés avecdouceur dans le seul but de parvenir à la vérité pour l’adopter. Voir laréponse donnée à la question n° 70491.
Ladeuxième chose est que nous allons réfuter dans la mesure du possible lespropos du frère qui s’est opposé à vous. Nous demandons à Allah de nousassister à avoir un savoir utile et à avoir une bonne compréhension de notrereligion.
1.Le hadith dont il s’estservi comme argument est faible. Nous allons en citer le texte et le jugementque les ulémas ont porté sur lui : al-Ash’ath arapporté de sa tante paternelle d’après son oncle paternelle qu’Oubaydata ibn Khalaf a dit :je me suis rendu à Médine dans ma jeunesse vêtu d’un beau manteau que je trainais sur le sol. Un homme m’a rattrapé et m’a piquéavec un objet qu’il tenait et m’a dit : si tu relevais ton vêtementce serait plus à même de le maintenir propre et d’en prolonger la durée devie quand je me suis retourné vers lui j’ai eu la surprise de me rendrecompte que c’était le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui).Je lui ai dit :
– ôMessager d’Allah ! C’est un manteau de luxe ?
– sois, mais ne prends-tu pas exemple sur moi ?
Jel’ai regardé et je me suis rendu compte que son vêtement s’arrêtait au-dessusde ses chevilles. » (Rapporté par Ahmad, 22577).
Cheikhal-Albani (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)a dit : cette chaîne est faible car la tante maternelle d’ash’ath s’appelle Rahm bint al-Aswad. Al-hafedh dit qu’elle n’est pas connue. As-Silislah adh-Dhaifa(4/336-337) Hadith n° 1857.
CheikhChouayb al-Arnaout dit dansle Rétablissement du Mousnad : sachaine est faible à cause de la faiblesse de Soulaymane ibn Qarm.
Sile hadith était authentique, il ne serait pas un argument valable pour celuiqui nous contredit. Bien au contraire. En effet, le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) adésapprouvé etpar le geste et par la parole le port par le compagnon en question de vêtementstrop longs. Le même compagnondit avoirvu que les vêtements du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)s’arrêtaient au milieu de la jambe ! Où donc trouve-t-on dans le hadith unélément qui renforce l’avis de notre contradicteur ?
2.Le contradicteur a crutrouver des arguments dans deux traditions : l’une reçue d’Ibn Massoud (P.A.a) et l’autre d’Abou Ayyoub as-Sikhtiyani (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde).Le premier est issu des compagnons et l’autre de la génération suivante.
A.S’agissant de latradition d’Ibn Massoud, Abou Wail a rapporté qu’IbnMassoud portait des vêtements trop longs et que quand on le lui a reproché, ildit : je suis un homme aux jambes minces. » (Rapporté par ibn Abi Chayba dans al-Moussannaf (5/166). Sa chaîne est bonnecomme nous le verrons dans les propos d’al-HafedzhIbn Hadjar.
Quantau sens du hadith, il faut d’abord savoir que c’est une tradition reçue d’uncompagnon (du Prophète) et n’est pas un hadith attribué directement au Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui). La parole d’un compagnon ne peut servird’argument que quand il ne contredit pas un texte du Messager (Bénédiction etsalut soient sur lui). En plus, rien dans le hadith n’indique qu’il laissaitses vêtements dépasser ses chevilles. Il se peut que les vêtements ne fissentque dépasser le niveau habituel.
Al-Hafedz Ibn Hadjar(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : Quant à ce qu’Ibn Abi Chayba a attribué à IbnMassoud grâce à une bonne chaîne, à savoir qu’il portait un pagne trop long etque quand on le lui reprochait, il répondait qu’il avait des jambes minces, onl’interprète en disant que son pagne ne faisait que dépasser le niveaurecommandé, à savoir le milieu de la jambe. On ne croit pas que le pagnedépassait les chevilles. La justification donnée (par l’intéressé) le laisseentendre. En plus, il se peut qu’il n’était pas au coutant de l’histoire d’Amer ibn Zourarah.Allah le sait mieux. Extrait de Fatehal-Bari (10/264).
L’histoired’Amer ibn Zourarah (P.A.a)cité par l’imam Ahmad dans son Mousnad (17817)contient l’indication qu’Ibn Massoud (P.A.a) avaitles jambes minces et que c’est pourquoi il portait un pagne long. Le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) désapprouva cela et lui donna l’ordre derelever son pagne en lui disant : Certes, Allah le Puissant etMajestueux a embelli tout ce qu’Il a créé. (Jugé authentique par al-Albani dans as-silsilahas-sahihah (2682) et Chouaybal-Arnaout dans Tahqiqal- Mousnad.
B.S’agissant de latradition d’Ayoub as-Sikhtiyani,la sunna prophétique prime tout autre parole. Chacun peut voir ses avisacceptés ou rejetés exception faite du Prophète (Bénédiction et salut soientsur lui). En plus, il est probable qu’Ayoub portaitdes vêtements qui dépassaient le milieu des jambes sans atteindre les chevillescomme on l’a déjà dit à propos d’Ibn Massoud (P.A.a).
3.Concenrant les propos de celui quidit : Comment comparer le port de vêtements jugés trop longs à laconsommation du vin en en faisant par exemple des péchés majeurs ? On lui répond que les péchés et actes de rebellions envers Allah n’ont sansdoute pas la même gravité. Les uns sont mineurs, d’autres majeurs etd’autrestrès graves. Au sein de chacundes trois catégories, des péchés peuvent être plus graves que d’autres. Cettevariation ne peut pas servir d’argument pour soutenir lenon interdiction (d’un acte). La consommation du vin relève des péchés majeurs,la fornication relève des péchés majeurs, l’homicide volontaire relève despéchés majeurs mais les trois péchés n’ont pas la même gravité. Ce qui nesignifie pas qu’il y en ait qui ne soit pas interdit.
4.Quant à dire que la majorité (des ulémas) ne fait que réprouver (le port devêtements jugés trop longs), c’est exact et nous ne le contestons pas. Nousl’avons même expliqué au début de la réponse. L’avis de la majorité necorrespond pas forcément à la vérité. Notre Maître Très-haut ne nous a pas demandé de fonder notre pratiquecultuelle sur l’avis de la majorité. En effet, Allah Très-haut nous a donné l’ordre de nous référer en cas dedivergence au Livre et à la Sunna et non à l’avis dela majorité. Ceci est clair. Allah soit loué.
5.Quant à l’argument qu’il tire de la réprobation d’Omar ibn al-Khattab(P.A.a) de la tenue de son visiteur qui le trouvamortellement blessé, cet argument est plutôt contreson utilisateur et n’est pas en sa faveur. Eneffet, Omar ne pouvait désapprouver la tenue de son jeune visiteur au moment ilallait mourir s’il n’était pas sûr qu’il ne convenait pas de se taire sur sonaccoutrement car la chose n’était pas négligeable. La désapprobation expriméepar Omar indique que l’acte est désapprouvé par la charia. Comment lecontradicteur ena déduit que l’acte estsimplement répréhensible mais non interdit ? Omar ne voyait pas ce qu’il yavait dans les cœurs et il n’est pas dit dans l’histoire qu’il avait constaté àtravers l’état du jeune ce que le contradicteur a dit. Ses propos ne sont doncque des allégations qui doivent être fondé sur un argument.
6.Quant à ce qui a été dit à propos du mérite du martyr, à savoir son admissiond’officeau paradis et la croyance ducontradicteur que cela est incompatible avec la punition du porteur devêtements jugés trop longs, c’est un avis inacceptable. S’il pense en déduireque le port de tels vêtements n’est pas interdit, qu’il applique le mêmeraisonnement au mensonge, à la rupture des liens de parenté, à la consommationdu vin et à d’autres péchés majeurs dont les auteurs sont menacés d’aller enenfer ! Comment pourrait –il concilier la menace proférée à l’égard desauteurs de tels actes et la promesse faite d’accueillir le martyr au paradismême s’il avait commis lesdits péchés partiellement ou totalement ? Unemenace proféré à propos d’un acte de rébellion peut nepas être exécutée pour des raisons qu’il n’est pas pertinent de détailler ici.
7.Concernant ce qui est dit dans unhadith d’Abou Baker, à savoir qu’une partie de son pagne touchait parfois lesol et qu’il le relavait et que le Prophète (Bénédiction et salut soient surlui) lui a dit : Certes, toi, tu ne fais pas partiede ceux qui affichent un comportementvestimentaire ostentatoire , il n’ y a là aucun argument. S’il y’en avait,ce serait contre eux (les contradicteurs) et non pour eux. Car Abou Baker (P.A.a) relevait son pagne et ne le laissait pas descendre.Chaque fois qu’il se détachait, il s’en occupait. Celui qui se trouve dans lemême cas que lui est bien excusé.
L’imamadh-Dhahabi (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) dit : « De même, tu vois que quand un jurisconsulte quibaigne dans le luxe se voit reprocher la manière de tailler sa fargié (un vêtement aux manches longues) quicouvrait ses chevilles, quand on lui dit que le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) a dit : « La partie du pagne qui dépasse leschevilles est en enfer), le jurisconsulte répond : Cela est dit àpropos de celui qui traîne son vêtement en signe d’orgueil, ce qui n’est pasmon cas. On voit qu’il s’entête, se défend bêtement et prend un texteindépendant et à portée générale pour en restreindrela portée à l’aide d’un autre hadith indépendant portant sur l’orgueil. Ilprend pour prétexte les propos du Siddiq :
-« OMessager d’Allah ! C’est mon pagne qui se détache.
– Tun’es pas de ceux qui affichent un comportement vestimentaireostentatoire.
Nouslui disons : « Le pagne d’Abou Baker (P.A.a)ne couvrait pas ses chevilles car il s’arrêtait au-dessus des chevilles maistouchait parfois les chevilles. Le Prophète (Bénédiction et salut soient surlui) : Le pagne du croyants s’arrête au milieu de ses jambes maison ne lui tient pas rigueur si le pagne atteint la cheville. Extrait de Sayrou a’alaam an-noubalaa (3/234).
CheikhIbn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) : «Quant à celui qui nous contredit en se fondant sur lehadith d’Abou Baker, nous lui disons : tu n’y trouves pas d’argument pourdeux considérations : la première est qu’Abou Baker (P.A.a)a dit : L’une des extrémités de mon pagne se détachait et je m’enoccupais…. Il ne laissait pas son pagne se détacher délibérément maiscela lui arrivait malgré lui et il s’en occupait. Ceux qui portentostentatoirement des vêtements jugés trop long, ils le font exprès. La deuxièmeconsidération est qu’Abou Baker (P.A.a) fut innocentépar le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) puisqu’il témoigna qu’ilne se comportait pasde façonostentatoire.
Lequelde ces gens a bénéficié d’un tel témoignage ? Cependant Satan poussecertains à se servir de textes ambigus extraits du livre et de la Sunna afin dejustifier leurs comportements. Allah guide celui qu’Il veut dans le droitchemin. Nous demandons à Allah pour nous tous la guidance et la paixintérieure. » Madjmou’ Fatawa cheikh Ibn Outhaymine(12/question n° 223).
CheikhAbdoul Aziz ibn Baz (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) dit : « Quant à la parole du Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) adressée à Abou Baker (P.A.a)quand ce dernier lui a dit : Ô Messager d’Allah ! Monpagne se détache si je ne m’en occupe pas. Le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) dit : Tu n’es pas de ceux qui affichent uncomportement vestimentaire ostentatoire. Il entendait dire par là quecelui qui s’occupe de ses vêtements et les relève ne peut pas être considérécomme quelqu’un qui traîne ses vêtements de façon ostentatoire car il s’est pasdoté de vêtements trop longs mais il porte des vêtements qui se relâchentparfois et qu’il relève ensuite. Une telle personne est sans aucun douteexcusée.
Quantà celui qui laisse délibérément son pantalon, sa chemise ou son pagne descendretrop bas, celui-là s’expose à une menace et ne bénéficie d’aucune excuse quandil laisse traîner ses vêtements. En effet, les hadiths authentiques interdisantle port de vêtements trop longs s’appliquent bien à lui.
Lemusulman doit se méfier de ce comportement vestimentaire par crainte d’Allah.Il doit faire en sorte que ses vêtements ne dépassent pas ses chevillesconformément à ce hadith authentique et pour ne pas encourir la colère d’Allahet Son châtiment. Allah est le garant de l’assistance. » Madjmou’ fatwas Cheikh Ibn Baz (6/383).
Quantà leurs propos selon lesquels la menace ne concerne que ceux qui portent desvêtements jugés trop long de façon ostentatoire, leur avis n’est apparemmentpas juste, même s’il a été adopté par d’autres avant eux. En effet, on a reçuune menace visant tout porteur de vêtements jugés trop longs et une autremenace spécifiant celui qui laisse ses vêtements traînerde façon ostentatoire.
Onne peut pas interpréter la menace exprimée sans la restreindreà la lumière de celle exprimée de façonmotivée. Ceux visés par notre Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)n’étaient pas orgueilleux.
Al-Hafez ibn Hadjar(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : On trouve dans ceshadiths que le port de vêtements jugés trop longs par orgueil est un péchémajeur. Quant au port de tels vêtements sans être animé d’un désirostentatoire, le sens apparent des hadiths vaencore dans le sens de son interdiction. Fatehal-Bari (10/263).
AbouBaker ibn al-Arabi al-Maliki(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : « Il n’est paspermis à un homme de porter un vêtement dont la longueur dépasse ses chevilleset de dire : je ne le fais pas parostentation car l’interdiction de l’acte s’applique à son cas comme lacause de l’interdiction. Il n’est pas permis de se soustraire au champd’application des termes d’une disposition en se disant que je ne suis pasconcerné car la cause ne correspond pas à mon cas. Car on tombe alors dans laviolation de la charia en s’appuyant sur une allégation inacceptable. C’est l’orgueilqui inspire à celui-là un tel comportement vestimentaire. On sait certainementqu’il ment. » Aridhatoul Ahwadhi (7/238).
IbnHadjar (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) acité le hadith dans ses différents termes et l’a commenté commesuit : « En somme, le port de vêtements jugés trop longsentraîne le fait de les laisser traîner. Les laisser traîner traduit unsentiment d’orgueil, même si tel n’était pas l’intention du porteur. Ceci estcorroboré par un hadith cité par Ahmad ibn Manii’ parune autre voie d’après ibn Omar selon une version attribuée directement (auProphète) en ces termes : Méfie-toi de laisser tes vêtements trainercar agir dela sorte est une expression de l’orgueil. Fatehal-Bari (10/264).
As-San’aani (Puisse Allah luiaccorder Sa miséricorde) dit : Les hadiths indiquent que la partiedes vêtements qui dépasse les chevilles conduit (fait mériter d’aller) enenfer. Ce qui implique une interdiction et montre que celui qui laisse traînerses vêtements ostentatoirement ne méritera pas le regard d’Allah, ce qui traduitune interdiction et fait comprendre que le châtiment réservéà l’orgueilleux est un châtiment spécialconsistant dans sa privation du regard d’Allah, ce qui réduit au néant l’idéeselon laquelle l’interdiction ne s’applique qu’à celui agit par orgueil. Istiifaa al-aqwaalfii tahrim al-isbaal ala ar-ridjaal,p. 26.
Voilàune réponse succincte à votre question. Il convient au musulman de s’efforcer àdécouvrir ce qui est juste à propos des questions controversées grâce à larecherche et à l’examen (des avis) si toutefois il possède la compétencerequise. Celui qui ne l’a pas, doit imiter celui qui lui inspire la confiancepour sa foi et son savoir. Qu’on mette fin aux contestations, vainesdiscussions et querelles.
Nousdemandons à Allah Très-haut de nous apprendre ce que nous ignorons et de nous permettre de profiter de ce que nous avons appris.
Allah le sait mieux.
Source:
Islam Q&A