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Ont ils le droit d’empêcher leur père devenu trop vieux de gérer ses biens pour cause de prodigalité?

Question: 205284

Leur père a 84 ans. Parfois il est capable de discernement parfois il ne reconnait plus ses propres enfants. Des gens venus d’Oman commencent à lui rendre visite et lui apportent des boissons qu’il leur achète à d’importantes sommes pouvant atteindre un million. Ses enfants ont ils le droit de l’empêcher de gérer ses biens?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges àAllah

La majorité desulémas autorise le blocage de la gestion de quelqu’un qui n’est plus capabled’assurer une bonne gestion de ses biens ou les gaspille ou perd ses facultésmentales ou souffre de troubles mentaux. Legaspilleur est considéré comme un sot par les jurisconsultes parce qu’ildépenses des biens avec prodigalité et les fait perdre en violation desexigences de la loi et de la raison. C’est pourquoi on juge que la prodigalitédictée par la sottise nécessite le blocage de la gestion ( de la personne jugéesotte) selon la majorité des jurisconsultes malikites, chafiites et hanbalites.C’est aussi l’avis des deux compagnons (d’Abou Hanifah),Abou Youssouf et Muhammad). C’est ce qui fonde leurs fatawas.Extrait de l’encyclopédie juridique (4/194).

On lit encoredans l’encyclopédie juridique (17/92): «Aucune divergence n’existe au sein desulémas à propos de la nécessité de bloquer la gestion du fou de naissance ouaccidentel, que la folie soit totale ou partielle (?). On assimile au foul’homme très âgé en bute à une déficience mentale et incapable d’assurer unebonne gestion de ses biens.

Selon Ibn Qoudama, Ahmad a dit: Le vieillard aux facultés mentalesperturbées doit être empêché de gérer ses biens. En d’autres termes, quandquelqu’un devient trop vieux et souffre d’une déficience mentale, on l’empêchede gérer ses biens comme on le ferait avec un fou car l’intéressé n’est plus enmesure de gérer ses biens de manière à sauvegarder ses intérêts. Dès lors , ilest devenu comme un enfant ou un sot. Extrait d’al-Moughni(6/610).

Al-Oumrani dit: «L’argument qui fonde l’empêchement du sot, del’enfant et du fou de gérer leurs biens est tiré de la parole du Très-haut: Sile débiteur est gaspilleur ou faible, ou incapable de dicter lui-même, que sonreprésentant dicte alors en toute justice… (Coran,2:282). Le gaspilleurregroupe celui qui dépense avec prodigalité et celui qui est empêché de géreren raison de son jeune âge. Le faible regroupe le vieillard finissant, lepetit et le fou. Allah Très-haut nous informeque ceux-là doivent être représentés per leurs proches parents aussi biens dansleurs droits que dans leurs devoirs. Ce qui prouve le bien fondé du blocage dela gestion de ceux-là.» Extrait d’al-Bayan surla doctrine de Chaffii (6/207).

Ibn Abi Chayba rapporte dans son Moussannaf(6/291) qu’Abdoul Malick ibn al-Moughiraha dit: «Nadjdah écrivit à Ibn Abbas pour l’interrogerà propos du cas d’un vieillard privé de ses capacités mentales..IbnAbbas lui répondit: S’il a perdu la raison ou est jugé l’avoir perdue, onl’empêche de gérer (ses biens).

Selon al-Mourdawi, al-Marouzdi cite: «Jepense qu’un fils peut empêcher son père de continuer à gérer (des biens) s’ilse met à les gaspiller ou à lesmalgérer.” Extrait d’al-Insaaf (5/333).

Cela dit, sivotre père laisse apparaître des gestes ou des actes touchant sa gestionfinancières qui permettent de remettre en cause sa jouissance de ses facultésmentales, il n’ y a aucun inconvénient à vous en référer au cadi afin qu’ilexamine son cas et décide s’il faut l’empêcher ou pas (de continuer à gérer sesbiens) en fonction des conclusionsdel’examen de son état effectué par des spécialistes. En effet, le retrait de lacapacité à gérer repose sur une décision judiciaire que ne peut prendre qu’unjuge, conformément à la doctrine de la majorité des ulémas.

Ibn Qoudamah dit: Ne décide d’empêcher (quelqu’un ) de gérer(ses biens) qu’un cadi. Ceci est l’avis de Chafii.C’est parce que la prodigalité varie et peut être appréciée différemment. Cequi nécessite un effort personnel d’interprétation. Si la précision de lacause nécessite un tel effort, la décision nepeut reposer que sur un jugement prononcé par l’autorité compétente. Extraitd’al-Moughni (6/610). Voir l’encyclopédie juridique koweitienne (17/96-97).

Allah le sait mieux.

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