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Comment le Coran peut il constituer un miracle pour les non-Arabes qui ne connaissent pas l’arabe?

Question: 147329

Le Coran se présente comme une parole miraculeuse transmise par Allah à Son Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) d’après ce qui est affirmé dans un nombre de versets coraniques et dans le hadith rapporté par al-Bokhari sous le numéro 7274. Voilà pourquoi je demande comment le Coran pouvait il constituer un miracle pour les non-Arabes qui ne connaissaient pas l’arabe et qui constituaient à l’époque la majorité des habitants du monde?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, le hadith cité dans la questionest celui rapporté par Abou Haourahrah selon lequelle Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: Il a étédonné à chaque prophète assez de signes pour que tous les humains croient enlui. Quant à moi, j’ai reçu une révélation venue d’Allah qui me fait espéreravoir le plus grand nombre d’adeptes au jour de la Résurrection. (Rapporté paral-Bokhari,1044 et par Mouslim,152).

Après avoir cité différentes possibilitésd’interprétations du hadith, ibn Hadjar (Puisse Allahlui accorder Sa miséricorde) ajoute: «On dit encore qu’il s’agit des miraclesdes prophètes disparus après leurs époques et qui n’ont été constatés que parleurs contemporains. Quant au miracle que constitue le Coran, il resterajusqu’au jour de la résurrection. Son caractère miraculeux réside dans sonstyle, son éloquence et ses informations relevant du mystère.

A chaque siècle se révèle une des chosesprédites par le Coran, ce qui prouve l’authenticité de son contenu. Voilà laplus solide interprétations. Elle est complétée parceci: on dit encore que les miracles antérieurs étaient de l’ordre duperceptible et visible à l’œil comme lachamelle de Salih et le bâton de Moise. Quant aumiracle coranique, il s’adresse à la vue intérieure (l’esprit). D’où le grandnombre de ses adeptes. Car ce qui ne peut être saisi que par l’œil disparait avec la disparition de celui qui l’a vu alors quece qui est perçu par l’esprit demeure après le premier à l’avoir perçu.» (Fateh al-Bari,9/70).

Deuxièmement, s’agissant de la réponse à laquestion:commentle Coran pouvait il constituer un miracle pour les non-Arabesqui ne connaissaient pas l’arabe et qui constituaient à l’époque la majoritédes habitants du monde? Que l’on sache que le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) fut envoyé au sein d’Arabes qui se distinguaient par leuréloquence et leur maîtrise de l’art de s’exprimer.

C’est pourquoi Allah Très Haut dota le Prophète (Bénédictionet salut soient sur lui) d’un signe de la même nature que ce quidistinguaitson peuple des autres pour qu’il pût lesdéfier et les réduire au silence avec pertinence. Ce fut le cas de Moise quieut un bâtonpour signe miraculeux caril lui permit de faire face aux opérations magiques trompeuses ( des ces adversaires). Quant à Jésus (psl),il eut pour miracle la capacité de guérir deslépreux et des sourds muets à une époque où la médecine était florissante.

En ce qui concerne les Non Arabes de tout tempset la question de savoir comment le Coran peut être considéré comme un miraclepour eux et de savoir s’ils sont concernés par ledéfi,voici quelques explications:

1.Tousles Arabesne connaissent pas la languearabe en particulier sa clarté et sa concision. Tous les Non Arabes non plusn’ignorent pas la langue arabe. Ceci permet de comprendre que le défi fut lancéà celui qui connaissait l’arabe, qu’il en soit un locuteur ou qu’il l’aitappris, comme le font les Non arabes. Voilà qui permet expliquer que lasituation des non Arabes est comme celle des Arabes qui ignorent leur langue.

Abou Abdoullah al-Qourtoubi (Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) adit: «Si on dit: la ressuscitation des morts, la transformation d’un bâton enserpent et d’autres actes (extraordinaires) pareils ne laissent subsister aucun doute chez lespectateur. Ceci est valable pour toutes les personnes raisonnables; un telspectacle ne leur laisse aucun doute. Bien au contraire, ils en déduisent uneconnaissance définitive. Cela est tout à fait différent de ce que votreProphète prétend à propos du caractère miraculeux du Coran car cela ne sautepas aux yeux pour tous puisque vous les êtes les seuls à le savoir et , selon toujours vos allégations, les éloquents parmivous.

Quant à celui qui n’est pas éloquent ou quin’est pas arabe et donc ne comprend pas l’arabe, il ne peutpas connaitre le caractère miraculeux du Coran. Eneffet, si on imposait au non arabe de prononcer un seul mot de l’arabe, il nepourrait le faire. Son incapacité à le fairene confirmerait pas le défit. Il en est de même pour l’arabe nonéloquent. Si on lui demandait de produire un discours arabe éloquent, il nepourrait le faire et cela n’impliquerait aucun miracle pour lui.

Réponse

Nous disons: nous expliquerons, s’il plaît à Allah, les nombreuses facettes du caractère miraculeux duCoran. Il en est des aspects que tout le monde peut saisir, les citadins commeles ruraux. C’est comme la transformation du bâton en serpent et le ressuscitation des morts. A supposer qu’il ne soitmiraculeux que dans sa concision et dans son style différent de celui qu’ilsconnaissaient jusqu’alors, nous dirions que la connaissance de son caractèremiraculeux, le constat de la ressuscitation des morts et de la transformationdu bâton en serpentne sont pas à laportée de tous les gens raisonnablesdela même manière et en même temps. Cela n’est donné qu’à celui qui saisitl’aspect extraordinaire de la chose miraculeuse car c’est ce qui permet decomprendre que cet aspect là ne relève pas de ce qui est à la portée del’humain et que seule une intervention spéciale lui en donne l’accès.

On n’exclut pas que quelqu’un qui ignore lapratique médicale ou la magie rencontre une difficulté qui l’empêche depercevoir la performance de Moise comme un miracle et se dise: peut-être Moiseaurait découvert une dimension de la magie inaccessible aux autres. Onpeut se dire encore: peut-être Jésus auraitil découvert une vertu de certaines pierres ou de certains objets d’oùl’emploiapparemment miraculeux qu’il enfaisait. La difficulté de la question ne peut se présenter qu’à celui quiignore la médecine et la magie.

Quant à celui qui les maîtrise, la difficultén’existe pas pour lui car le goût et la pratique lui permettent de savoir cequi est arrivé et de comprendre qu’il ne relève pas de ce qui est réalisablegrâce à une manœuvre artificielle ni à la découverte d’un moyen spécial et quec’est l’œuvre du Créateur des créatures et que le Créateur a voulu par ce biaisfaire croire à celui qui prétend être un prophète; Il a voulu en faire lefondement d’un témoignage irréfutable.

Il en résulte que la connaissance du caractèremiraculeux de la ressuscitation des morts, de la transformation du bâton, cetteconnaissance, disons nous, est réservée aux magiciens et aux médecins. Ellen’est pas donnéeà un grand nombre deceux, peu intelligents, qui ignorent la médecine et la magie. On peut en direde même du caractère miraculeux du Coran. Car il n’ y a aucune différence. Nesaisit le caractère miraculeux du Coran que celui qui possède une aptitudenaturelle conférant le goût permettantd’ apprécier la langue arabe et d’appréhender la différenceentre (l’arabe du) Coran et la langue arabe classique.

Ceci permet de savoir que les arabes ne sont pasen mesure de produire un discours comparable au Coran. Si en dépit de leurgrande éloquence, les Arabes sont incapable de l’imiter, il en est de même afortiori des autres. Dans le même ordre d’idées, nous disons si les médecinssont incapables de ressusciter les morts, de guérir le sourd-muet et le lépreux,et si les magiciens sont incapables de transformer un bâton en serpent, les nonmagiciens en sont a fortiori plus incapables.

Leur affirmation: Ce sont les Arabes qui en sontincapables non les non Arabes peut être contredit en ces termes: Seuls lesmédecins sont incapables de ressusciter les morts non les non médecins et seulsles magiciens sont incapables de transformer un bâton en serpent non les nonmagiciens. Ce qu’ils croient distinguer leur argumentation, distingue lanotre. S’y ajoute que nous disposons d’autres argumentsde nature à résoudre le problème.

Nous allons démontrerd’autres aspects du caractère miraculeux duCoran pouvant être compris par tout être humain, arabe ou non arabe, mage ouadepte du Livre , ce que nous expliquerons, s’il plaîtà Allah, plus bas. De tout ce qui précède, on apprend que Muhammad (Bénédictionet salut soient sur lui) a apporté le Coran et l’a présenté comme un défit etun miracle. Or tout humain qui apporte un miracle et défie les autres àl’imiter est véridique. Le résultat qui en découle est bien connu: Muhammad(Bénédiction et salut soient sur lui) est véridique.« al-Ilaam bi ma fii dini an-nassara min al-fassad wal awhamwa idhaari mahassin al-islam,p.336.

2. Des ulémas disent que le caractère miraculeuxdu livre d’Allah Très haut ne réside pas seulement dans ses mots car on letrouve encore dans ses sens, son agencement et ses expressions. Soninimitabilité pour les Arabes concernent les mots (laforme). Pour les autres, cette inimitabilité consiste dans l’incapacitéd’un linguistequelconque de produire un discours, enquelque langue que ce soit, comparable au Coran.

Al-Djassas(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «La parole du Très haut: Dis: “Même si les hommes et les djinnss’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils nesauraient produire rien de semblable, même s’ils se soutenaient les uns lesautres”. (Coran,17:88 ) indique l’inimitabilitédu Coran. Des gens disent que cette inimitabilité porte sur sa composition, surses sens et son agencement. Ceux-là tirent leur argument du défi lancéici aux Arabes et aux non arabes; aux humainscomme aux djinns.

En effet, il est bien connu que la compositionne peut pas constituer un défi pour les non arabes. C’est plutôt les sens etl’agencement qui peuvent l’être pour eux. D’autres refusent de lui reconnaitre un aspect miraculeux autre que celui résidantdans la composition des mots et dans la concision de l’expression. Ce groupedit: l’inimitabilité du Coran revêt plusieurs aspects. Il en est la bellecomposition, l’excellence et la concision dans l’expression qui permet demettre beaucoup de sens en peu de mots, ce qui est doublé de sa protectioncontre la présencede termes désagréablesou répugnants et contre la contradiction etle contre sens. Tout le contenu du Coran renferme ces aspectégalement.

Tout discours humain long est nécessairemententaché de termes vulgaires, de sens inexacts et de contradictions. Ces défautspeuvent apparaître dans des discours prononcés dans toutes les langues. Ils nesont pas l’apanage de la langue arabe. Dès lors, Ils peuvent faire l’objet d’undéfit lancé contre les non arabes puisqu’on peut leur demander de produire enleur langue un discours débarrassé de tels défauts.

Par ailleurs, l’éloquence n’est une vertuexclusive de l’arabe, même si cette langue en possède la meilleure forme. Noussavons que le Coran a atteint le plus haut degré de clarté. Aussi est il permisque le défi qu’il véhicule par rapport aux non arabes consiste à leur demander de produireen leurs langues un discours du même niveau de clarté.» Ahkaam al-qour’an,5/34-35).

3. Les aspects de l’inimitabilité du Coran sontnombreux car ils ne se limitent pas à sa composition et à sa concision. Cecifit dire à des ulémas que le livred’Allah est inimitable pour tous, les Arabes comme les autres. l’objet du défi lancé par Allah Très Haut comprend tous lesaspects. Ce qui explique qu’Allah adresse le défi aussi bien aux humains qu’auxdjinns en leur demandant de produire un discours pareil au Coran. Fait partiedes aspects de l’inimitabilité du Coran la véracité de ses prédictions.

Abou Abdoullah al-Qourtoubi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) adit:« le troisième aspect de l’inimitabilité du Coran s’exprimeen termes d’informations données avant qu’unêtrehumain n’en possédât laconnaissance, des informations portant sur des êtres non encore existants,toutes choses qui ne peuvent être connues que grâce aux véridiques quitransmettent des informations reçues d’Allah Très haut. Nous allons en citerdes éléments à titre de brèves illustrations pouvant nous permettre de nouspasser de longues explications:

Relève de ce chapitre la parole du Très haut: Allah a été véridique en la vision par laquelle Il annonça à Son messager entoute vérité: vous entrerez dans la Mosquée Sacrée si Allah veut, en toutesécurité, ayant rasé vos têtes ou coupé vos cheveux, sans aucune crainte. Ilsavait donc ce que vous ne saviez pas. Il a placé en deçà de cela (la trêve de Houdaybiya) une victoire proche. (Coran,48:27 ) fait partie des plus clairs miracles duProphète (Bénédiction et salut soient sur lui) car Allah lui avait promisd’entrer en compagnie de son peuple et en toute sécurité dans l’enceinte de lamosquée sacrée et de conquérir La Mecque de la meilleure manière. Ils necessaient d’attendre la concrétisation de cette promesse jusqu’au moment oùcela se réalisa et ils entrèrent dans la ville comme prévu.» al-Ilaam bi ma fii dini an-nassara min al-fassad wal awhamwa idhaari mahassin al-islam,p.337.

La question fait l’objet d’autres avis mais ceque nous en avons cité suffit puisqu’il constitue le meilleur de ce qui a étédit. En voici le résumé: le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)était un arabe. Le Coran est arabe. Le Prophètefut envoyé au milieu d’arabes d’une extrême éloquence. Son plus grandmiracle a été le livre d’Allah Très haut. Les Arabes restèrent incapablesd’imiter le Coran dans ses termes, ses expressions, son style et sa clarté. Cequi permit aux raisonnables parmi les éloquents maîtres du verbe que le Corann’est pas un discours humain et les poussa à se convertir à l’islam.

Quant aux arabes qui n’étaient pas éloquents etles non arabes, on leur explique les sens du Coran, ses dispositions et lesaspects de son caractère miraculeux qu’ils sont en mesure d’appréhender. Celapeut provoquer en eux un degré de conviction leur permettant de comprendre quele Coran n’est pas une parole humaine. C’est ce qui fit que la compréhensiond’un seul noble verset pouvaitprovoquerla conversion de bon nombre de non arabes . Même si lenon arabe ne pouvait pas saisir l’éloquence du discours, son sensbien compris provoquait sa conversion àl’islam.

De nombreux récits l’attestent. Notre époque ena enregistré un grand nombre. Les convertis l’ont été après avoir appris queles versets ne pouvaient pasprovenird’un être humain et que du temps du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui)il n’existaitni appareils ni découvertes (scientifiques) susceptibles de permettre au Prophète de transmettre des sciences aux gens. Ils comprirent dès lors qu’ils étaient en face d’une révélation venue du ciel. Ce qui les poussa à se convertir. Cette explication nous permet de savoir la conformité du hadith évoqué par l’auteur de la question à la réalité.

Allah le sait mieux.

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