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Ils s’abstiennent de participer à la prière collective sous prétexte que l’imam perçoit un salaire.

Question: 135691

Mes amis ne vont plus participer à la prière collective car l’imam perçoit un salaire et ils disent qu’il ne cherche que l’argent. Leur comportement est il juste? Les imams doivent ils recevoir un salaire du gouvernement pour assurer la direction de la prière?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, laparticipation à la prière collective est prescrite aux hommes capables de lefaire. Seul un dévoyéécarté de la voie droite peut manquer d’y participer sans excuse.

Mouslim (654) arapporté d’après Ibn Massoud (P.A.a) qu’il a dit: Quiconque veut rencontrer Allah demain en bon musulmandoit veiller à l’accomplissement de ces cinq prières aux endroits à partirdesquels on invite les fidèles à venir les accomplir. En effet, Allah ainstitué pour votre Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) les bonnesvoies. Or, l’assiduité aux cinq prièresen fait partie. Si vous priiez dansvos maisons comme le fait ce retardataire, vous vous seriez écartés de la voiede votre prophète. Et si vous vous écartiezde la voie de votre prophète, vousvous égareriez. Chaque fois qu’un homme se purifie puis se rend à l’une de cesmosquées, Allah lui inscrit un bienfait et l’élève un grade de plus et luienlève un péché pour chaque pas franchi. Il nous arriva un moment où seul unhypocrite avéré s’abstenait de la participation aux prières faites à lamosquée. On amenait même un homme soutenu par deux autres pour l’installer dansla rangée des prieurs.

D’après Abou Hourayra (P.A.a) un aveugle seprésenta au Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et lui dit:

Messagerd’Allah, je ne dispose pas d’un guide pour m’amener à la mosquée. Puis ildemanda au Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) de luipermettre de prier chez lui. Ce qu’il obtient dans un premier temps avantd’être convoqué et s’entendre dire:

Entends-tul’appel à la prière?

Oui.

Alors,réponds. (Rapporté par Mouslim,653 et par AbouDawoud,552). Dans la version de ce dernier ,on lit:Je ne te trouve aucune permission.

Ibn al-Moundhir dit: Si l’aveugle nebénéficie pas de dispense, le voyant mérite bien mieux de ne pas en êtredispensé. Extrait d’al-Awsat (4/134). Voir al-Moughni (2/3). Pour trouver les arguments du caractèreobligatoire de la participation à la prière collective, voir la réponse donnéeà la question n°8918.

Deuxièmement,quand l’imam perçoit un salaire du gouvernement, que le salaire provienne du Bayt al-mal (Trésor public), d’une fondationprivée ou d’une autre source, cela ne représente aucun inconvénient.

Al-Bahouti dit dans al-Kashaf(1/475):Si on lui donne quelque chose sans condition,il n’ y a aucun inconvénient pour lui de l’accepter selon les textes. Il en estde même quand ce qu’on lui donne provient du baytal-mal ou d’une fondation privée.

On a interrogécheikh al-Fawzan en ces termes:Je suis un fonctionnaire à la direction des waqfs(biens de mainmorte). J’occupe le poste d’animateur de rites religieux. End’autres termes, j’assure la direction de la prière et perçois un salaire pourcela. Est-ce permis quand on sait que je n’ai pas une autre source de revenu?

Voici la réponsedu cheikh (Puisse Allah le protéger): Il n’ y a aucuninconvénient à ce que vous assuriez l’imamat et que perceviez ce que le baytal-mal réserve à l’imam en matière d’assistance car cela vous aide àobéir à Allah. Ceci suppose que vous ne visiez pasde gains mondains et que vous ne soyezanimés que du désir d’obtenir ce qu’il y a auprès d’Allah le Transcendant etTrès-haut et que vous n’assuriez l’imamat quepar désir du bien et que vous ne preniez cette assistance que poursatisfaire vos besoins et pouvoir vous consacrer entièrement à l’imamat. S’ilen est ainsi, il n’y aucun inconvénient. Car il ne s’agit que de vous ‘assisterà obéir à Allah le Puissant et Majestueux. Ce qui compte c’est le dessein. Si,en revanche, on cherche l’accaparement de gains et utilise le culte et lesactes de dévotion comme un moyen de réaliser des gains, cela n’est pas permis.C’est une fausse œuvre. Extrait d’al-Mountaqamin fatawa al-Fawzan(49/49-50).

Si ce qu’ondonne à l’imam provient de dons versés par les gens, là ,encore, il n’ y a aucun inconvénient, à condition qu’il ne formule aucunecondition et qu’il se contente de ce qu’il reçoit. Quelle qu’en soit lemontant.

Abou Dawoud a dit:«J’aientendu Ahmad (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) interrogé à proposd’un imam qui a dit: Je vous dirige la prière pendant le Ramadan contre lepaiement de tant de dirham. Ahmad dit: Je demande àAllah la paix intérieure et extérieure! Qui va prier derrière un tel imam?

On a rapporté delui (Ahmad) qu’il a dit: Ne priez pas derrière celuiqui ne paye pas la zakat ni derrière celui qui formule la condition (d’êtrepayé). Mais il n’y a aucun inconvénient à ce qu’on lui donne (une contrepartie)sans condition. Extrait d’al-Moughni (2/9).

Ibn Noudjaym (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: Ils (les ulémas) ont dit: si l’imam n’a exprimé aucunecondition bien qu’on le sache nécessiteux et si on collecte une somme pour luià des échéances déterminées, ce serait bon et il peut l’accepter. Extrait d’al-Bahr ar-raaiq (1/268).

Troisièmement,vu ce qui précède, il est claire que le seul fait de percevoir un salaire dugouvernement ou d’accepter des dons et largesses pour pouvoir assurer l’imamat,ne remet pas en cause l’honorabilité de l’imam car il se peut qu’il le fasse demanière légale et exempte de réprobation. Mieux, certains ulémas soutiennent lapermission de la perception d’un salaire en bonne et due forme, même quand l’imamn’est pas pauvre et même quand il en exprime la condition. Cet avis est encours chez une partie desjurisconsultes malékites, chafiites et hanbalites. Voir akhdh al-mal alaa a’maal al-qourab par Adel Chaheen (1/206-220).

S’il en estainsi, ces questions relèvent du domaine de la réflexion personnelle. Ce qui nejustifie pas l’usage d’un langage virulent vis-à-vis de celui qui penseautrement ni le recours à la condamnation quand l’autre défend ce qu’il croitet trouve mieux argumenté pour lui. On ne doit a fortiori ni le dénigrer ni lestigmatiser pour cela.

Quatrièmement,sonder les intentions de l’imam pour savoir pourquoi il a choisi l’imamat et vérifierqu’il n’est pas guidé par la recherche de l’argent, n’est pas à la portée desgens. Bien au contraire, on doit confier son sort à Allah et le traiter selonles apparences. Car le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) adit: Je n’ai certes pas reçu l’ordre de fouillerdans les cœurs des gens ni de leur ouvrir leventre. (Rapporté par al-Bokhari et par Mouslim).

A supposer quenous puissions y parvenir et découvrions qu’il commet des péchés, le seul faitpour l’imam d’en commettre n’excuse pas notre abandon de la prière collective.Au contraire, si on peut prier derrière un imam meilleur parce que plus pieux,qu’on le fasse. Au cas où l’on ne trouve pas un tel imam, l’on n’est pas pourautant autorisé à abandonner la prière collective.Ceci fait partie des principes des Sunnites. Ils ne boycottent pas la prière duvendredi et celles collectives sous le seul prétexte que l’imam commet un péchéet qu’ils ne peuvent pas lui trouver un remplaçant.

At-Tahhawi dit dans son traité sur le dogme (45):Nous pensons qu’on peut prier derrière tout musulman ,pieux ou non. Et nous prions pour leurs défunts.

Cheikh al-islam(Puisse Allah Très-haut lui accorder Sa miséricorde) écrit:«Si on ne peut empêcher l’imam, qui affiche une innovation et la perversion, dediriger la prière qu’en commettant un acte plus nocif que le dégât qui résultede sa direction de la prière, il n’est pas permis de l’en empêcher. Bien aucontraire, on accomplit derrière lui les prières qu’on ne doit faire quederrière un imam telles les prières du vendredi, celles des fêtes et lesprières collectives, en l’absence d’un autre imam.

C’est ainsi queles compagnons accomplissaient derrière al-Hadjdjadjet derrière al-Moukhtar ibn Abi Oubaydath-Thaqafi et derrière d’autres la prière duvendredi et les prières collectives car rater ces prières est bien plus graveque leur accomplissement sous ladirection d’un imam pervers. C’est surtout le cas quand le fait de le boycotterne met fin à sa perversion. Car on sacrifierait l’intérêt religieux sanséradiquer le mal. Voilà pourquoi peu de gens parmi les ancêtres pieuxrefusaient d’accomplir la prière du vendredi et les prières collectivesderrière des imams pervers. Si toutefois on peut faire les dites prièresderrière un imam pieux, cela vaut bien mieux que de les accomplir derrière unimam pervers.» Extrait de Madjmou al-fatawa (23/343).

On doitconseiller ces gens d’allercélébrer la prière dans les maisons qu’Allah a donnél’autorisation de construire et d’y rappeler Son nom. C’est un devoir que des’y rendre en compagnie des autres musulmans pour participer aux prièrescollectives et œuvrer pour faire régner la cohésion au sein des musulmans etéviter la division, les mauvaises opinions et la détérioration des relations(intra musulmanes).

Allah le sait mieux.

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Islam Q&A

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