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Que faire quand on sent la fin de sa vie imminente?

Question: 201751

Y a-t-il des signes annonciateurs de la mort d'un homme, croyant ou mécréant? Ces signes ont ils un temps précis?
-Que faire si on constate que sa fin est imminente? Pourquoi ne recevons nous pas ces signes, s'ils existent?
– Y a-t-il un moyen d'atténuer les péripéties de la mort? -Quelles  sont les meilleures œuvres qu'on conseille de perpétuer?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Premièrement, nul ne connait précisément quand il va mourir ni en quelle terre. A ce propos, le Très-haut dit: La connaissance de l'Heure est auprès d'Allah; et c'est Lui qui fait tomber la pluie salvatrice; et Il sait ce qu'il y a dans les matrices. Et personne ne sait ce qu'il acquerra demain, et personne ne sait dans quelle terre il mourra. Certes, Allah est Omniscient et Parfaitement Connaisseur. (Coran,31:34) 

Deuxièmement, il n' y a pas de signes déterminés qui permettent à l'humain de savoir que la fin de sa vie est imminente. Cela relève de la miséricorde d'Allah envers Ses fidèles serviteurs. Quand l'homme sait que sa vie va se terminer et sait que le repentir efface les fautes qui le précèdent, il pourrait se plonger dans les péchés et y patauger en souhaitant qu'une heure avant sa mort, il puisse se repentir et s'arrêter.

Un tel homme ne serait pas un serviteur d'Allah mais plutôt un esclave de sa passion. C'est le contraire de la réalité selon laquelle l'humain ne sait pas quand il va mourir et il ne cesse de l'ignorer jusqu'à son décès.L'homme raisonnable s'empresse à corriger les erreurs du passé , à se repentir et à faire des bonnes œuvres car il ne sait pas quand arrivera le terme de sa vie. Celui qui se trouve dans cette situation doit rester un pieux serviteur d'Allah , attaché à l'obéissance à Allah et éloigné de Sa désobéissance.

Il y a toutefois des cas qui indiquent qu'on n'est pas loin de sa fin. C'est le cas de celui qui est atteint d'une maladie communément jugée incurable et celui qui vit dans une extrême vieillesse ou celui qui a subit un accident mortel entre autres choses inhérentes au destin.

Troisièmement, on a évoqué dans le cadre de la réponse donnée à la question n°184737 la mention des signes qui reflètent la bonté du fidèle serviteur au moment de sa mort et d'autres signes qui reflètent le contraire.

Quatrièmement, quand un fidèle croit la fin de sa vie proche à cause de l'intensité de sa maladie ou pour une autre raison, il doit se ressaisir en faisant son repentir devant Allah et réparer les tors faits à d'autres, en leur demandant pardon , en s'empressantà accomplir de bonnes œuvres, en faisant preuve du désir de satisfaire Allah, de se vouer à Son obéissance, de lui demander la bienfaisance, notamment le pardon. Il doit ce faisant avoir une bonne opinion d'Allah le Transcendant, faire preuve d'une grande confiance dans Son immense générosité et Son ample miséricorde qui fait qu'Il ne déçoit pas un fidèle serviteur qui pense du bien de Lui.

Mouslim (2877) a rapporté que Dajbir a dit avoir entendu du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) dire trois jours avant sa mort:Qu'un musulman ne meure qu'en ayant une belle opinion d'Allah.

Il en est de même de la multiplication des facteurs de nature à expier les péchés et à effacer les manquements comme la demande de pardon, le maintien des ablutions, la prière, les pèlerinages majeur et mineur, etc.

Cinquièmement, les péripéties de la morts, les dernières à apparaître avant que le fidèle ne rencontre son Maître. Ces péripéties sont les dernières choses dont Allah fait le moyen d'expier les péchés de Son fidèle serviteur. Nous demandons à Allah de nous atténuer ces péripéties et de nous aider à les supporter.

D'après al-Bokhari (4449) Aicha a dit :«Au cours de son ultime maladie, le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) introduisait ses mains dans l'eau et en massait ensuite son visage en disant:« Il n'y a pas de dieu en dehors d'Allah. Certes, la mort a des péripéties. Ensuite, il dressa sa main sur sa coude et se mit à dire: Auprès du Compagnon Supérieur. jusqu'à que ce son âme fut saisie et sa main infléchie.»

At-Tirmidhi (978) a rapporté qu'Aicha a dit:«J'ai vu le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soit sur lui) mourir alors qu'une coupe remplie d'eau se trouvait près de lui et qu'il y introduisait sa main avant de passer celle-ci sur son visage tout en disant: Seigneur, aide-moi à supporter les douleurs et les péripéties de la mort. Al-Hafedz a jugé le hadith bon dans al-Fateh (11/362) et al-Albani l'a jugé faible dans Dhaifi at-Tirmidhi.

Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a été interrogé en ces termes: Les péripéties de la mort et la maladie qui la précède diminuent-elles les péchés? Voici sa réponse: Tout ce qui atteint l'homme comme une maladie, une difficulté, un souci ouune inquiétude, fût-ce la piqure d'une épine, contribue à l'expiation de ses péchés. S'il demeure ferme et cherche à complaire à Allah, il aura, en plus de l'expiation de ses péchés, la récompense méritée pour la fermeté avec laquelle il a fait face à l'épreuve subie. Il n' y a aucune différence en cela entre ce qui se passe juste après la mort et ce qui la précède. Extrait des fatwas nouroune ala ad-darb (24/2) selon la numération de la chamila (bibliothèque virtuelle).

En dépit de la dureté de la mort et ses péripéties, la bonne nouvelle et l'assurance apportées au croyant mourant atténuent sa souffrance et lui inspirent le désir de ce qu'il va trouver auprès de son Maître.

Al-Hafedz Ibn Hadjar (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:« Le mort ne peut se retrouver que dans l'une de deux situations : ou bien il va se reposer ou bien on se reposera à cause de son départ. Dans l'un et l'autre cas, on peut lui rendre la mort pénible ou légère. C'est dans le premier cas qu'il affronte les péripéties de la mort sans qu'aucun compte ne soit tenu de son état de piété ou d'impiété.

Toutefois, s'il avait été pieux ,il obtiendra une plus grande récompense ou verra ses péchés allégés en fonction de son degré de piété. Ensuite, il se reposera pour avoir échappé aux préjudices de la vie d'ici-bas qu'il va quitté. Omar ibn Abdoul Aziz a dit: Je n'aimerai pas qu'on m'atténue les péripéties de la mort car elles constituent le dernier moyen utilisé pour expier (les péchés du croyants). Malgré tout cela, ce que le croyant reçoit en fait de bonnes nouvelles ,dela joie éprouvée par les anges à sa rencontre, la douceur dont ils l'entoureront et sa joie de rencontrer son Maître (tout cela) atténue la douleur qui accompagne la mort au point qu'il n'en sente plus rien. Extrait de Fateh al-Bari (11/365). Se référer à la réponse donnée à la question n° 13514.

Nous ne connaissons aucun moyen d'atténuer les péripéties de la mort si ce n'est se réfugier auprès de son Maître et L'invoquer aussi bien en temps d'aisance qu'en temps de difficulté.

Peut-être pourrions nous faire comme le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) qui introduisaitses mains dans l'eau puis les faisait passer sur son visage et demandait à Allah de l'aider à supporter les péripéties de la mort, selon ce qui est déjà dit.

Certains parmi les ancêtres pieux voyaient à travers cette difficultéla miséricorde comme on l'a déjà entendu d'Omar ibn Abdoul Aziz. Abdoullah ibn Ahmad a rapporté dans Zawaaid az-Zouhd (p.388) qu'Ibrahim an-Nakhai a dit: Ils préféraient que le mort soit durement éprouvée au moment de rendre l'âme. Selon Mansour, Ibrahim aimait à ce que son âme lui soit arrachée.

A notre connaissance, personne, à l'exception du martyr,n'échappe à cette épreuve. L'imam Ahmad (7953), at-Tirmidhi(1668), an-Nassai (3161) et Ibn Madjah (2802) ont rapporté d'après Abou Hourayrah que le Messager d'Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: «Le martyr ne ressent son exécution comme vous ressentez la piqûre d'une fourmi( hadith jugé authentique par al-Albani dans Sahihi at-Tirmidhi et par d'autres.

Al-Manawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a écrit:« Il entend par là que le Très-haut lui atténue la mort et lui en épargne les péripéties et inquiétudes. Bien plus, le martyr trouve un grand plaisir à se sacrifier volontiers dans le chemin d'Allah comme le disait Khoubayb al-Ansaari quant il allait être tué:

«Peu importe puisque je vais être tué musulman

le côté sur le quel je vais tomber.»

Extrait de Fateh al-Qadir(4/182).

Sixièmement, les bonnes œuvresenglobent tout ce que le législateur a ordonné et exhorté les gens à le faire. Les unes sont meilleures que les autres. Le fréquent recours au dhikr, la lecture du Coran, la piété filiale, l'entretien des liens de parenté, les pèlerinages majeur et mineur, les prières nocturnes surérogatoires, l'aumône sécrète, les bonnes mœurs , la diffusion du salut, l'offre de nourritures, tenir un langage de vérité, ordonner le bien et interdire le mal, aimer le bien pour tous, éviter de nuire, s'entraider dans la piété et la crainte d'Allah, réconcilier les gens et d'autres bons actes pareills font partie des meilleures actions permettant au fidèle serviteur de se rapprocher de son Maître. C'est pourquoi on conseille le musulman de les perpétuer. Pour en savoir davantage, se référer à la réponse donnée à la question n° 26242.

Nous conseillons la sœur auteur de la question de fairede l'évocation de la mort et de sa dureté un motif qui la pousse à craindre Allah et à accomplir de bonnes œuvres. En effet, quand un fidèle croyant craint Allah et accomplit de bonnes œuvres, Allah lui facilitera tout ce qui est difficile, lui dissipera tout souci et écartera de lui toute difficulté.

Voir à toutes fins utiles la réponse donnée à la question n° 8829 .

Allah le sait mieux.

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