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6,94622/01/2018

Elle a juré de ne pas lui adresser la parole puis elle lui a envoyé un message par son téléphone mobile.. A-t-elle commis le parjure?

Question: 172345

Voici une femme musulmane qui a juré de ne plus adresser la parole à une autre femme musulmane en raison d’une dispute qui les avait opposées. Puis l’une d’elles a contacté l’autre plusieurs fois par le téléphone mobile et l’autre lui a répondu par SMS. Celle qui a initié les contacts demande maintenant si elle a à effectuer l’acte expiatoire prévu en cas de parjure et qu’est-ce qu’elle devrait faire si elle voulait lui parler de nouveau?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Quand quelqu’un jure de ne plus parler à un autre puis luienvoie un message, le fait de savoir si son acte implique un parjure faitl’objet d’une divergence au sein des juriconsultes. Les hanafites et leschafiites soutiennent l’absence de parjure tandis que les malékites et leshanbalites disent le contraire puisqu’ils assimilent l’échange épistolaire à laparole. L’avis le mieux argumenté est que l’ecriture n’est pas la parole.Cependant on doit examiner l’intention de celui qui a juré et le motif qui l’apoussé à le faire. S’il n’a voulu que s’interdire l’expression verbale, il n’apas commis le parjure. S’il a entendu s’intedire toute forme de communicationavec l’autre et s’il n’avait juré que pour cesser toute commaunication avecl’autre, l’envoie d’un message écrit entraîne le parjure.

L’auteur d’al-Mabsout (9/23) dit: S’il lui écrit oului envoie (quelqu’un) il ne commet pas le parjure en raison de ce que nousavons expliqué, à savoir que parler c’est s’exprimer verbalement. Ne voyez vouspas qu’aucun d’entre nous ne se permet de dire: Allah m’a parlé bien que nousayons reçu et Son livre et Son Messager. Mais on dit bien: Allah a vraiementparlé à Moise puisqu’Il lui a fait entendre sans parole sans intermédiaire.

L’auteur de Kashef al-quinaa (6/259) dit : Si on jurede ne plus parler à un humain, on commet le parjure dès qu’on adresse uneparole à un être humain; qu’il soit un mâle , une famelle, un petit , un grand,un sain d’esprit ou un fou. Si on envoie un écrit ou un messager ( à celuiqu’on a décidé de ne plus parler), on tombe dans le parjure, compte tenu de laparole du Très haut: Il n’a pas été donné à un mortel qu’Allah lui parle autrementque par révélation ou de derrière un voile, ou qu’Il (Lui) envoie un messager(Ange) qui révèle, par Sa permission, ce qu’Il (Allah) veut. Il est Sublime etSage. (Coran,42:51) et de la parole d’Aicha: Ce qui est contenu entre lesdeux page de couverture de ce Coran est la parole d’Allah. C’est aussi parcequ’il s’agit d’un usage conventionnel dans les commaunications interhumainscomme le discrours.

L’auteur du Charh wal-moubdi’ dit: Ce qui est justec’est que cela ne revient pas à parler. Cependant si celui qui a juré de neplus parler à quelqu’un avait l’intention de ne plus correspondre avec lui ousi la causequi motive son sermentimplique la volnté de boycotter l’autre, l’auteur du serment commet le parjure,à moins qu’il n’ait entendu s’adresser directement et verbalement à l’autre.Dans ce cas, le seul fait d’écrire un message ou d’envoyer quelqu’un à l’autrene l’expose pas au parjure. Voir Mawahib al-Djalil (3/299 et Moughnial-Mouhtadj (6/218).

Deuxièmement, même si la femme en question n’a pas commis le parjure, si elle trouve bond’adresser la parole à l’autre femme, qu’elle le fasse et procède ensuite à unacte expiatoire en application du hadith d’Abdourrahmane ibn Samourah selonlequel le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: Si onjure de faire une chose puis découvre qu’il est préférable de faire une autremeilleure , qu’on fasse la meilleure et expie son serment. (Rapporté paral-Bokhari, 6343 et par Mouslim,1652).

D’après Abou Haourayrah (P.A.a) le Messager d’Allah(Bénédiction et salut soient sur lui) : Si tu jures de faire une chose puisdécouvres qu’il est préférable de faire une autre meilleure , fait la meilleureet expie ton serment.

Si le fait d’adresser un ecrit à l’autre entraîne leparjure,selon les détailssusmentionnés, le serment devient sans effet et il lui est permis d’adresser laparole à l’autre, quitte à procéder à un acte expiatoire.

Allah le sait mieux.

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