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Le hadith évoquant l’attitude de la femme qui ne voulut pas que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) se rapprochât d’elle

Question: 118282

J’ai une interrogation à propos de l’un des hadiths du Messager (Puisse Allah lui accorder les meilleurs salut et bénédiction). Quant on introduisit la fille d’al-Djawn auprès du Messager (Bénédiction et salut soient sur lui), ce dernier s’approcha d’elle. La fille lui dit:

Puisse Allah me protéger contre toi.

Tu as sollicité la protection d’un Grand! Va rejoindre ta famille.

Quel est le degré d’authenticité de ce hadith? Pourquoi la fille sollicita-elle la protection (divine) contre le Messager d’Allah tout en lui reconnaissant ce titre? Le Messager (Bénédiction et salut soient sur lui) la répudia-t-il à cause de sa seule demande protection ou y’eut il d’autres raisons?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement,l’histoire est authentique. Elle est rapportée dans de nombreux hadiths etcontextes qui se complètent. Al-Bokhari (Puisse Allahlui accorder Sa miséricorde) a rapporté dans son Sahih(5254) d’après l’imam al-Awzaai:J’ai demandé à az-Zouhri: quelle est l’épouse du Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) qui sollicita la protection (divine) contre lui? Il adit:«Ourwa m’a rapporté d’après Aicha que quand lafille d’al-Djawn fut introduite auprès du Messagerd’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) et que ce dernier s’approchad’elle, la fille lui dit: Puisse Allah me protéger contre toi! Il (leProphète) lui dit: Tu as demandé la protection d’un Grand. Rejoins tafamille.

Al-Bokharia rapporté encore dans son Sahih (5255) d’après Abi Oussayd (P.A.a):«Nous sortîmesavec le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et nous nous rendîmesd’abord à un champ appelé ash-shawt puis nouspassâmes à deux autres et nous nous installâmes entre les deux. Le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) nous dit:Assoyez-vous ici. Puis ilentra (dans l’un des champs) à un moment où la djawnieétait amenée et installée dans une chambre aménagée entre des dattiers près dela chambre de Maymouna bintd’an-Nou’man ibn Charaahiil.La fille était accompagnée de sa tutrice. Quand le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) se rendit auprès d’elle et lui dit:

Marie-toi àmoi.

Une reine peutelle épouser un homme du commun?

Quand il luitendit la main ,histoire de la calmer, il dit:

Je sollicitela protection d’Allah contre toi.

Tu as trouvéun refuge sûr.

Ensuite, ilretourna auprès de nous et dit: Abou Ousayd!Habille-la de deux piècesde lin blancet ramène-la chez elle.

Al-Bokhari (PuisseAllah lui accorder Sa miséricorde) a rapporté encore (n°5256) d’après Abbas ibnSahl que son père et Abi Ousayd ont dit: Le Prophète (Bénédiction et salut soientsur lui) épousa Oumaymah bintSharahil. Quant on l’introduisit près de lui, il luitendit ma main et elle réagit comme si elle désapprouvait le geste. Aussi, dona-t-il à Abi Ousayd l’ordrede l’équiper et de lui offrir deux longues robes de lin blanc.

Al-Bokhari(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) arapporté encore (n° 5637) que Sahl ibn Saad (P.A.a) a dit:« On a parlé au Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) d’une femme arabe, et il donna à Abi Ousayd l’ordre dedépêcher quelqu’un auprès d’elle. Arrivée, la femme s’installa dans unfort des Bani Saida. Le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) se rendit auprès d’elle et la trouva la tête baissée.Quand il lui adressa la parole, elle dit:

Je demande àAllah de me protéger contre toi.

Je te protègecontre moi-même.

Connais-tu toninterlocuteur? lui dit l’assistance.

Non.

C’est leMessager d’Allah qui vient demander ta main.

-«J’étais tropmalheureuse (pour m’en rendre compte à temps?)

Le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) repartit avec ses compagnons pour serendre au hangar des Bani Saaida.Ensuite, il dit: donne-nous à boire, ô Sahl! Jeleur apportai une coupe remplie d’eau et ils en burent. (Saad montra la coupeaux rapporteurs du hadith et ils l’utilisèrent pour boire). Omar ibn AbdoulAziz lui demanda la coupe plus tardetil la lui offrit.» (Rapporté par Mouslim encore(2007).

Deuxièmement, unedivergence oppose les ulémas au sujet du nom de la femme et aboutit à sept avisdont le mieux argumenté selon la plupart d’entre eux est Oumaymabint an-Nou’man ibn Sharahil déjà indiqué clairement dans la versiond’Abi Oussayd. On dit encore qu’elle s’appelait Asmaa.

Troisièmement,pourquoi la femme Djawni sollicita-tellela protection contre le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui)?

On peut suggérerles réponses suivantes:

1.On peutdire qu’elle ne connaissait pas encore le Messager d’Allah (Bénédiction etsalut soient sur lui) comme le laisse entendre la dernière des versionssuscitées dans laquelle on lit: –Connais-tu ton interlocuteur? lui ditl’assistance.

Non.

C’est leMessager d’Allah qui vient demander ta main.

-«J’étais tropmalheureuse (pour m’en rendre compte à temps?)

Al-Hafedz Ibn Hadjar (Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) dit:D’autres disent qu’il est probable qu’elle ne connaissait pas le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) et que c’est pourquoi elle lui parlacomme elle le fit. Mais la présentation de l’histoire dans ses différentesvoies exclut cette probabilité.

On verra vers lafin du chapitre sur les boissons une version (du hadith) reçue d’Abou Hazemd’après Sahl. Puis Ibn Hadjar cite la dernièreversion avant de poursuive:«Si l’histoire reste la même, les propos (duProphète) dans la présente version:ramène-la chez elle et ces propos citésdans le hadith d’Aicha: rejoins ta famille. n’expriment pas une répudiation.Ils indiquent qu’elle ne le connaissait pas. Si l’histoire s’est reproduiteplusieurs fois- ce que rien n’empêche-, il se peut que la femme en question iciest la Koullbite dont l’histoire reste confuse.» Fateh al-Baari ( 9/358).

2. Des ulémasavancent que la cause de sa demande de protection contre le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) était que certaines épouses de ce dernierl’avait trompée en la faisant croire qu’il (le Prophète) aimait entendre detels propos et qu’elle les exprima pour lui plaire sans se rendre compte qu’ilallait la prendre au mot et se débarrasser d’elle.

Cetteinterprétation est reçue de trois voies:

La première voieest celle citée par Ibn Saad dans at-Tabaqaat(8/143-148) et d’al-Hakim dans al-Moustadrak(4/39) par la voie de Muhammad ibn Omar al-Waqui,jugé faible en matière de Hadith.

La deuxième voieest celle citée par Ibn Saad dans les Tabaqaat(8/144) à l’aide de sa chaîned’après Said ibn Abdourrahman ibn Abzaa qui dit: «La femme Djawnidemanda à (Allah) de la protéger contrele Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui). On lui dit:tu aurais une meilleure chance avec lui! Aucune femme en dehors d’elle n’avaitdemandé à être protégée contre lui. Celle qui l’a fait fut victime de sa beautéet de son statuts .On interrogea le Messager d’Allah (Bénédiction et salutsoient sur lui) sur la réactionde lafemme en question et il dit: Elles (les femmes) sont comme les compagnonnes deJoseph.

Latroisième voie est citée par Ibn Saad dans les Tabaqaat(8/145) où il dit: Hisham ibn Muhammad ibn as-Saib d’après son père d’après Abou Salihd’après Ibn Abbas qui a dit: «Le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soientsur lui) a épousé Asmaa bintNou’man, l’une des plus belles filles de son temps.. Il (le Prophète) avait demandé sa main à son père parl’intermédiaire d’une délégation de Kinda venue lerencontrer. Quand le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui)commença à chercher des épouses étrangères, Aicha dit:S’il se donnaitdes épouses étrangères, ellesle détourneraient de nous.

Quandles femmes du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) virent la fille,elle éprouvèrent de la jalousie envers elle et lui dirent: si tu veuxjouir de ses faveurs, demande à Allah de teprotéger contre lui quand il se retirera avec toi. Quand il(leProphète)se retrouva seul avec lanouvelle mariée, baissa le rideau de la chambre et tendit sa main à sa femme,celle-ci dit:

Jedemande à Allah de me protéger contre toi.

Tu astrouvé un refuge sûr. Rentre auprès de ta famille.

Le mêmerapporteur dit encore: Hisham ibn Muhammad nous arapporté d’après Ibn al-Ghassil d’après Hamza ibn Abi Assid as-Saaidique son père- qui avait assisté à la bataille de Badre-a dit:«Le Messager d’Allah épousa la Djawnie ,Asmaa bint Nou’man.Il me dépêcha pour aller la chercher. Aicha et Hafsase dirent: «Enduisons-la du henné et préparons sa coiffure. L’une d’elles dit àla nouvelle mariée:« Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) aimeentendre sa nouvelle épouse lui dire: Je demande à Allah de me protéger contrevous. Quand elle se retrouva seule avec lui et que la porte fut fermée et lerideau tiré, elle lui dit: Je demande à Allah de me protéger contre vous. Il(Le Prophète) se cacha le visage à l’aide de sa manche et dit trois fois: Tuas trouvé un refuse sûr. Abou Asid ajoute:« Ensuite , il retourna auprès de moi pour me dire: O Abou Assid, ramène-la chez elle après lui avoir offert deuxpièces en lin blanc. Elle disait plus tard: Appelez-moi La malheureuse!

Cesvoies se consolident et attestent que l’histoire est bien fondée.

3.D’autres ulémas mentionnent que la cause de sa demande de protection (contre leProphète) résidait dans son orgueil car elle était belle et issue de l’une desgrandes familles desArabes et nevoulait épouser qu’un roi! Cette explication est étayée par ce qui est dit dansla version citée plus haut qui dit: «Quand le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) s’introduisit auprès d’elle et lui dit:

Marie-toià moi.

Unereine peut elle épouser un homme du commun?

quand il lui tendit la main ,histoire de la calmer, il dit:

Jesollicite la protection d’Allah contre toi.

Tu astrouvé un refuge sûr.

Ensuite,il retourna auprès de nous et dit: Abou Ousayd!Habille-la de deux piècesde lin blancet ramène la chez elle.

Selon al-Hafedh ibn Hadjar (PuisseAllah lui accorder sa miséricorde), le terme souqa(gens du commun) signifie initialement gens à diriger car le roi lesdirigent et ils lui obéissent de manière à lui permettre de les utiliser dansses besoins. Quant aux gens du souq (marché),on les qualifie de souqi (au singulier ). Il y a là(dans la réaction de la fille) des tracesde la vie antéislamique. Pour les gens decette époque, est souqi tout homme qui n’estpas un roi. Peu importe qui il était. La fille réagissait comme si elleexcluait qu’une reine pût épouser quelqu’un qui n’était pas un roi.

Onn’avait donné au Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) lapossibilitéde choisirle statut de roi-prophètemais, par humilité envers son Maître, il choisit celui de prophète-serviteur.Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) ne tint pas compte des proposde la fille, vu qu’on venait de sortir de l’époque antéislamique.» Voir Fateh al-Bari(9/358).

Voilà ceque nous avons trouvé à propos des raisons( de la réactions de la fille) citées dans lesversions (du hadith) et dans les propos des ulémas. Tout cela reflète lanoblesse de caractèreduProphète (Bénédiction et salut soient surlui) car il ne se permit pas d’épouser une femme malgrèselle et se refusait de porter atteintephysiquement ou financièrement à l’un quelconque des musulmans.

Allah lesait mieux.

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